Saturday, September 22, 2007

« Bloguons Utile » pour les jeunes détenus


Un des articles qui m'ont marqué l'année dernière portait sur le destin pas du tout fabuleux de deux adolescentes marocaines incarcérées en prision pour préparation d'attentats terroristes.

L'accusation de terrorisme est certe grave mais si on ne l'analyse de très près nous verrons que c'est tout le maroc qui est mis en accusation dans cette affaire.

Pour résumer, deux soeurs jumelles nées et vivant dans un quartier des plus pauvres de Rabat, délaissées par un père qui ne l'ont jamais connu et une mère trop occupée à gagner sa vie pour prendre soin de ses filles, veulent passer à l'acte et organiser un attentat contre des dignitaires du pouvoir. Aussi bêtement qu'il soit, elles voulaient valider leur projet avec l'imam (prêtre) du coin. L'imam, en bon citoyen qu'il est, s'adresse à la police et le complot est déjoué.

A y voir de très près, ce sont deux filles qui ne connaissent rien à la politique ni à la religion. Séduites par un mec un peu religieux et influencé par des idées extrémistes, elles se sont lancées dans l'élaboration de projets farfelus. Elles étaient graciées plus tard par le roi mais leur malheurs n'ont pas finis pour autant.

Elles se sont retrouvées après victimes de misère pour l'une et même de viol pour l'autre, faute d'un suivi psychologique adéquat en prison et en dehors de la prison. Seul point positif dans cette affaire, c'est qu'elles étaient prise en charge par une grande dame (Assia El Ouadie) qui étant elle même une ex-détenue politique comprenait le mieux leurs malheurs et leur détresse. Mama Assia comme l'appelle les détenus (même les plus machos islamistes d'entre eux) est une lueur d'espoir dans ce Maroc de brutes. Elle nous apprend qu'un enfant n'a pas sa place dans une prison et au lieu de juger un mineur, c'est toute la société qui doit être mise au banc des accusés.

Malheureusement les prisons marocaines sont pleines à craquer de Jean Genet marocains. On y côtoie même des nouveaux-nés qui n'ont rien commis de grave évidemment si ce n'est d'avoir des mères détenues.

Il est temps de mettre fin à ce spectacle morbide. Un premier pas est de soutenir les initiatives d'associations comme l’AACRPE (Association des amis des centres de réforme et de la protection de l’enfance) qui a pour buts :

  • Assurer l'assistance juridique et judiciaire des jeunes détenus
  • Contribuer à l’hygiène et à la santé des jeunes détenus par l’acquisition d’équipements médicaux et la mise en place de cellules médicalisées et l’appel aux médecins bénévoles qui viennent régulièrement soigner les jeunes détenus. (Toutes les initiatives de médecins bénévoles sont les bienvenus)
  • Mobiliser les moyens pour assurer un soutien psychologique aux détenus ;
  • Participer à leur éducation en mettant en place des cours d’alphabétisation et un centre de formation professionnelle;
  • Organiser des activités culturelles et sportives à travers l’organisation d’évènement artistiques et l’aménagement d’espaces sportifs et de loisirs
  • Aider à la sensibilisation et à la formation des fonctionnaires de l’administration pénitentiaire
Cette association a besoin maintenant de ne dons. Pour celà, visiter son site à : http://www.wladna.org et soyons généreux.

Friday, September 21, 2007

Ma famille, Hassan II et les années de plomb !


Ma famille est à demi algérienne. Ma grand-mère, qui est marocaine, a refait sa vie avec un algérien. Ils ont vécu presque toute leur vie au Maroc. Ils ont eu plusieurs enfants. Lui avaient des enfants d'un autre mariage. Elle aussi avait des enfants purement marocains. Jusque là rien d'anormal dans le contexte des années 50s au Maroc. Les algériens étaient "encore" nos "khawas" (nos frères chéris!).

Puis vinrent les années 70s et leur lot de drames. Le Maroc et l'Algérie sont en guerre "froide". L'algérie un pays riche et fier. Le Maroc un pays pauvre et humilié. Juste après la Marche Verte, Boumediene (le Zaim Algérien) expulsa tous les marocains de son glorieux pays. C'était le jour du Grand Aid (la plus importante fête du calendrier religieux de l'Islam). Les expulsés ont laissé tout derrière eux. C'était rapide et cruel. Les gens dans ma ville natale les appellent "almouhajirine" (les immigrés), comme s'ils ont choisi eux-même leur "migration".

Ma famille s'attendait au pire. C'était quasiment sûr : Hassan II va expulser tous les algériens du Maroc vers leur patrie. La plupart d'eux sont nés au Maroc et ne l'ont jamais quitté auparavant. Craignant le pire, le compagnon de ma grand-mère a décidé de lui passer la propriété de la très humble maison qui les abritaient. Au cas où ...

Hassan II, le monarque despotaire qu'on décrivait, a agi autrement. Non seulement, il n'a expulsé personne mais il a déclaré aussi que jamais un marocain ne se battra contre son frère algérien. C'était peut-être démago mais ça représentait aussi la magnanité d'un seigneur. Ca nous a épargné la séparation et les barbelés pour toujours.

Mon "grand-père" est mort après. Ma grand-mère dix ans plus tard. Mes oncles et tantes marocains ont cédé leurs parts à nos oncles et tantes algériens car pour eux cette demeure était et restera algérienne. Boumediene a perdu une deuxième guerre de sables, symbolique cette fois.

Je ne suis pas fan de Hassan II ni de son époque mais des fois j'ai de la nostalgie pour ces années là. On était heureux des fois sous la dictature. On était misérables mais on s'en rendaient pas compte. La fête du trône était une vraie fête populaire. On ne savait non plus qu'il y'avait des prisonniers à Tazmamrt. Un film de Faouzi Saidi, 1000 Nuits, a bien décrit cette époque là. Ce personnage de Hassan II m'intrigue toujours. Qui était vraiment ? Et pourquoi il a sauvé ma famille ?

Des questions sans réponse pour l'instant ...

Vivement une nouvelle droite marocaine !

La politique est cette activité noble qui a pour but unique de créer des richesses et de les bien distribuer. Tout le reste n'importe que très peu. Son but ne doit en aucun cas de nous faire revenir à l'age d'or des caliphes (le cinéma peut mieux le faire), ni d'abolir les classes et instaurer la dictature du prolétariat (noble dessein avec des résultats catastrophiques.) Le mot clé est donc : richesse et épanuissement. Ce que les américains appellent dans leur constitution (inspirée de théories européennes et françaises pour ne pas mettre en colère nos amis français) : The Pursuit of Happiness ("La poursuite du bonheur").

Pour le faire, il y'a deux, et seulement deux, systèmes politiques possibles :
- Taxer plus ceux qui gagnent plus pour faire bénificier tout le monde de la richesse créé
- Taxer moins pour permettre à tout le monde de créer plus de richesses au grand bénifice des caisses de l'état.

Le premier est appelé un système politique de gauche et le deuxième un système de droite.

Tous les partis du monde sont à catégoriser dans l'un ou l'autre. Même un parti islamiste glorifiant la charia ou un fasciste vantant la pureté de sa nation doit choisir l'un ou l'autre ou bien embrasser le ridicule.

La politique est fort heureusement une affaire de richesse et de bling bling. Et non pas de paradis, de textes sacrés ou de pureté quelconque. Plus un peuple a conscience de cet état de fait, plus il gérera mieux son affaire.

Un parti de droite donc est un parti qui va oeuvrer pour stimuler la productivité et la création de richesse par un allégement des taxes et un accès concurentiel au marché. Un état géré par un parti de droite doit limiter au maximum son intervention dans l'économie nationale.

Or au Maroc, nos partis de droite semblent ignorer tout celà. D'un côté un Parti Libéral contre la privatisation, un Mouvement Populaire pour le protectionnisme économique et la suprémacie de l'agriculture et une Union Constitutionnelle sans aucune idée de liberté privée et de libre expression constitutionnelles. Sans oublier des partis qui n'arrivent même pas à se décider s'ils sont droite ou de gauche : L'Istiqlal et le RNI en sont la preuve.

La gauche par contre pavane et revendique une virginité idéologique infaillible. Elle veut taxer à donf. Elle est contre la privatisation et contre la perte des "bijoux" de l'état. Elle pousse l'audace jusqu'à pratiquer des fois des politiques de droite et ridiculiser en même temps les idées de libéralisme et de droite.

La gauche marocaine n'est forte que par la faiblesse d'une droite indigne des principes qu'elle doit représenter. Vous allez me dire que les choses sont en train de changer, mais le changement est à mon avis très lent pour être efficace.

Pour moi la nouvelle droite marocaine doit répondre aux critères suivants si elle veut gouverner et le bien faire :

1- Elle doit être conservatrice parce que le peuple est conservateur.

Le peuple marocain a derrière lui une grande histoire de peuple qui gagne sa vie à la dure. Un marocain ou une marocaine n'a besoin d'un état ou d'un makhzen pour subvenir à ses besoins. C'est un peuple qui s'entraide mais qui n'accepte pas l'aumône. Un marocain part à la conquête du monde entier pour gagner sa vie juste pour revenir chez lui et réinvestir son argent dans l'économie locale et en faire profiter ses proches et sa communauté. Pour un marocain celà peut sembler évident, mais dans le cas d'un algérien qui attend tout de l'état les yeux rivées sur le cours du barril du pétrole ou bien d'un français qui ne s'imaginerait même pas payer sa boite d'aspirine, la différence est de taille.

Le Maroc est un pays de droite et c'est à nous de l'assumer et de le revendiquer.

2. Elle doit être libérale et libre

Longtemps la droite marocaine a été le pion chéri du pouvoir central. Elle justifiait ses abus et défendait ses idées rétrogrades et archaiques de brutalité et de dictature. Or un homme libéral de droite est un homme qui croit à la liberté. Tout le monde est libre à s'exprimer comme il l'entend. La seule ligne rouge est de ne pas commettre des violences. Tout le reste est légal. La gauche par l'essence même de son existence est bigote et auto-suffisante. Leurs idées sont les bonnes et celles des autres sont des blasphèmes. D'ailleurs les partis marocains de gauche n'ont jamais brillé par leur démocracie interne.

L'étendard de la liberté et de la démocracie au Maroc doit être porté par la droite et non légué à une gauche bien-pensante.

3. Elle doit promouvoir la séparation des pouvoirs

Créer des richesses demande une économie forte et souple. Et pour une économie forte, il faut des entrepreneurs libres et sans contraintes. Si une seule personne s'accapare tous les pouvoirs ( législatif pour créer des lois, judiciaire pour juger selon ces lois et exécutif pour appliquer les décisions émanant de ces jugements), il s'efforcera à bannir de la circulation toute concurence économique dans le but d'asseoir sa suprémacie politique. D'ailleurs c'est le cas de la Siger et de l'ONA dans le maroc d'après 1999.

C'est seulement en explorant ces terrains que nos partis de "droite" ont négligé que nous pourront prétendre représenter un jour une bonne alternative à cette gauche moribonde et à la dérive et à ces quelques partis et associations extrémistes.

En attendant la réalisation de ce rêve, je vous prie de ne pas signer de chèques blancs pour la gauche et pour le pouvoir en place. Et oeuvrons pour une vraie droite marocaine même si ce n'est possible pour le moment que sur du papier (électronique).

Saturday, September 15, 2007

Les élections dans un bloc opératoire !


Eh oui je suis un fervent abstentionniste et je crois dur comme fer que cette attitude est noble et démocratique dans le cas marocain. Mais, je vous jure, que ce n'est pas pour échapper au vote que j'ai programmé mon opération chirurgicale pour le 7 septembre à 8hr. C'est donc anesthésié (presque toute la journée) que j'ai royalement raté mon "3ors intikhabi" (a.k.a Heureux Evènement Electoral selon nos propagandistes de l'Intérieur.)

L'ombre de la politique n'était pas très loin non plus. Les membres du staff soignant parlaient des élections pendant qu'ils me préparaient pour le grand sommeil. Le chirurgien en chef était le seul à approuver une participation au vote. Tout le personnel était contre. Un vieux monsieur était catégorique quand à l'unitilité d'une telle participation. J'étais donc heureux d'être entre les mains d'une majorité de camarades abstentionnistes.

Intéressons-nous maintenant aux profils des intervenants dans ce drôle de bloc.

Il y'avait un médecin chirurgien marocain et pur produit de la société marocaine. Très compétent. Très drôle et qui ne snobe pas son équipe du tout. Le contraire d'un Yazghi arrogant ou d'un Fassi bigôt.

Il y'avait le vieux monsieur avec le sens du devoir et du travail accompli durant de longues années j'imagine. Beaucoup de vies sauvées. Un héros anonyme même s'il a perdu la foi en notre glorieuse transition démocratique. Bizarre! Au Maroc, ce sont les gens intègres, les héros anonymes et la majorité silencieuse qui boycottaient.

Il y'avait une infirmière fort sympathique et maitraisant à merveille l'art de mettre à l'aise un individu sur le chemin d'être opéré. Ce qu'aucun politicien marocain, ni au palais ni au gouvernement ni au parlement, ne le sait faire. Elle me parlait de son incapacité à trouver une bonne école pour sa fille qui vient d'avoir le bac avec mention. Un autre héros et un autre désastre.

Il y'avait des infirmières et des réanimatrices. Certaines très coquettes. D'autres avec un voile non dépourvu de charme. Si je me fiais aux bien-pensants de l'intelligensia marocaine, la présence de voilées (et pour eux forcément PJDistes) dans le bloc constitue un danger pour ma santé. Mais oh que nenni. Ce sont aussi des citoyennes comme nous. Elles ne pensent pas peut-être exactement comme nous mais elles contribuent à leur façon au bien-être public. Heureusement que dans un bloc opératoire (un lieu glauque par défaut), nous sommes obligés de cohabiter pour la bonne cause. Nous pouvons les écarter des postes gouvernementaux mais jamais d'un bloc opératoire.

Anyway, les conclusions que je tire de tout celà (et il faut bien sûr en tirer quelques unes) :

1. Nous avons réussi à construire un état viable. J'étais opéré dans une clinique marocaine par des marocains et des marocaines de tous les bords. J'étais pris en charge au complet par une mutuelle marocaine et la contribution d'une boite marocaine privée sachant qu'à l'origine je viens d'un milieu très modeste et d'une région très lointaine. Bien sûr il faut que tout celà se généralise pour tout le peuple et c'est loin d'être le cas, mais il y'a des signes pour espérer. Je l'ai vu et vécu de mes propres yeux.

Dans des états en faillite près de chez nous, même le président doit se soigner dans un autre pays sensé être l'ennemi pour une maladie bénigne. Moi citoyen insignifiant, fils de rien, j'étais pris en charge par des co-concitoyens et co-citoyennes très compétents et très humains et je m'estime plus chanceux que ce président là.

Pour construire cet Etat, il a fallu apporter la sécurité et éduquer un minimum. L'apport d'hommes comme Mohamed Fassi, Mohamed V, Hubert Lyautey, Hassan II et Driss Basri était primorial. Ces hommes n'étaient pas de anges mais ils ont contribué à l'édification d'un noyau d'Etat viable. Le peuple brave a fait le reste. La gauche veut maintenant nous culpabiliser. Le pouvoir central ne veut pas avancer vers la vraie démocracie et le plein de libertés.

2. Tous les marocains ont le droit d'accéder à n'importe quelle fonction s'ils sont compétents. Le PJD justement doit cesser d'être labellisé comme le parti du Diable. Je ne partage pas du tout leurs idées, mais tant qu'ils ne commettent pas d'actes de violence, ils ne doivent pas être écartés du pouvoir par des mainpulations curieuses de découpages électoraux.

3. J'aimerais voter la prochaine fois si le pouvoir en haut (celui en très haut, pas les partis qui font ce qu'ils peuvent) me garantisse qu'il respectera mes choix et mes droits à la libre expression : avec un accès illimité, sans frais d'abonnements, de clauses cachées de sacralités bidons et dans le cadre d'un contrat social qui doit nous unir pour le bien de ce putain de Maroc qui nous habite. Sinon je préferrerai être dans le coma le jour des prochaines législatives en 2012 que de voter.

A bon entendeur.

Saturday, September 1, 2007

Lydec : une entreprise contre-citoyenne


Je suis pour le capitalisme, pour la privatisation et pour la libre concurrence. La distribution d'eau et d'électricité, comme tout bien économique, doit être gérée par le privé, d'une manière concurentielle et donc dans l'intérêt commun de tous les citoyens. Le'octroi de cette tâche à la Lydec (filliale de la Lyonnaise des Eaux française) est théoriquement un bon pas pour la libéralisation du secteur. Sauf que la Lydec malheureusement a adopté dernièrement des manières de gestion à la makhzenienne. Intimidation, irréspect total pour le client et bras de force inégal sont monnaie courante.

Je reviens avant hier de mon travail lessivé. J'étais en plus dans un état lamentable suite à une allergie respiratoire qui me poursuit depuis environ deux semaines. Je fais une cinquantaine d'allers-retour vers le lavabo et les toilettes le jour. L'eau est donc indispensable pour mon cas. Sans eau courante je suis foutu et je peux me trouver avec un nez totalement bouché et une respiration douleurse. Or je me trouvais ce jour là avec une note de coupure d'eau et d'électricité sans préavis par la Lydec. Faute de temps et de maladie j'avais dépassé le délai de paiement du mois dernier. Mon tort étaint de ne pas payer 38 Dhs de consommation en eau à temps. 38 Dh !

On se retrouve donc avec un client :
- Malade
- Qui vit seul chez lui
- Qui n'a reçu aucun préavis ni rappel
- Avec 38 Dhs d'arriérés
- Qui a toujours honoré ces obligations envers la Lydec
- Qui n'a aucun moyen de télépaiement sans se déplacer physiquement
sans accès à l'eau courante.

Bref, un vrai scandale, qui au maroc ne choque personne.
On ne trouve cà que dans notre "plus bof pays du monde". Un pays coincé entre économie de rente et un semblant de libéralisme. Et une absence effarente de tout contre-pouvoir de régulation et de supervision citoyenne des activités des entreprises publiques et privées.

Wednesday, August 29, 2007

Un Âroubi est mort aujourd'hui !

J'ai toujours eu une certaine sympathie pour les personnes déchues et trainés dans la boue par les "Puissants du Temps" (Maline El Waqt en langue marocaine). Si de surplus cette personne est intelligente, fière et issue du bas-fond social, il gagnera sûrement ma sympathie.

Basri est mort seul et lâché par les siens : ceux même qu'il a aidé voire fabriqué dans le passé. Seul le peuple simple a eu de la pitié pour lui. Ce peuple qui est toujours à côté des faibles face aux tous puissants.

Basri n'était pas un ange. Un fils de gardien de prison ne peut pas l'être. Seuls les fils et les filles de la bourgeoisie peuvent l'être. Basri n'était pas juste et ne le prétendait pas non plus.

Mais Basri aimait sa région et sa ville natale. Basri aimait les Âroubia et était fier de sa Taâroubit. Basri était auto-ditacte, n'a pas fait Princeton ou Ponts et Chaussés. Basri était marocain en ce qu'il y'a de plus beau et de plus moche. Il a préféré mourir loin de chez lui plutôt qu'être humilié ou renier ses convictions. Basri n'a pas trahi et n'a pas travaillé pour les renseignements algériens non plus. Basri a contribué à construire notre état jeune sans jamais comploter.

Dors en paix, Ô ange déchu! Le petit peuple t'a pardonné! Dieu reconnaitra les siens! Ceux qui ont boycoté tes funérailles n'en font pas partie!

Saturday, August 25, 2007

Huit ans de désillusions!

Quand Hassan II est mort, je n'avais aucun lien avec le Maroc. Je ne me considérais pas comme citoyen de ce bled. J'avais perdu toute confiance en le système. Je me définissais comme Oujdi et socialiste. Mes modèles étaient à l'époque un pêle-mêle stupide de personnages haut en couleurs tel que Serfaty, Bziz, des féministes marocaines comme Mernissi, des gens du social comme Echenna et l'omni-présent Batma et El Ghiwane.

Dans le Top des Hais de ma liste, il y'avait la TVM, la mo9ataâ, les fêtes nationales et les gens que j'étais forcé de voir sur la TVM tel que le Roi et les affidés du roi de toutes couleurs.

Le roi est mort. Celà ne m'a fait ni chaud ni froid. Mec neutre, évènement banal. La vie peut continuer avec ou sans lui.

3 jours plus tard, les obsèques de Hassan II m'ont fait un peu réfléchir. Soudain j'ai découvert que je ne le connaissais pas assez. Ce mec doit être assez spécial (dans le bien ou dans le mal) pour que sa dépouille soit suivie par les grands de ce monde dans une anarchie bordélique à la marocaine. Plus tard je suis devenu moins sévère avec le personnage. Je me doutais même des fois s'il n'était pas lui même victime d'un système plus grand que lui, moi et les marocains réunis : ces sacralités marocaines de terreur paternaliste, de dictature ancestrale et de non-dit honni. Anyway, pour moi Hassan II est un simple marocain avec ses qualités et ses défauts et qui nous a niqué la vie nous la génération de l'après 1975.

Un nouveau air soufflait après sur le maroc. Un nouveau roi plus humain. J'ai douté les premiers mois mais après je me suis convaincu qu'il est effectivement différent. Petit à petit, je devenais citoyen marocain et me sentais appartenir à cet état jeune en quête de progrès social et économique.
Commence alors l'ère des rêves et des espérances les plus folles. Des gestes forts de la part du nouveau monarque me confortait dans ma quête d'un Maroc Fort et Humain. Le Maroc Driyyef de mes rêves. Pas ce Maroc mi-arrogant, mi-loser et 100% impitoyable. Je commençais aussi à découvrir mon histoire et l'histoire de mon Maroc. Les langues se délillent et l'image du pays devient plus humaine à l'étranger. J'étais dans les anges.

Il arrivait que des fois le nouveau pouvoir pêchais par excès de confiance. Un journaliste empêché de faire son boulot pour 10 ans ? Pourquoi pas ? Il était bien insolent celui là. Des indépendantistes agressés par la police ? Why not ? Ils le méritaient bien. Des gens d'Al Adl wa El Ihasane harcelés et leurs sites internet censurés ? c'est pas grave. Je me cherchais toujours des excuses stupides prétextant que le pouvoir a besoin de temps pour réussir la transition démocratique tant attendue et que des poches de résistance existaient toujours au sein du sacro-saint Makhzen.

Mais le pouvoir continuait pendant ce temps là à faire ce que bon lui semble dans l'absence d'une opposition politique et intellectuelle digne de ce nom. Tout le monde est anesthési. Pire il y'a des domaines où la situation est plus grave et plus scandaleuse que pendant l'ère Hassan II. Un capitalisme marocain verrouillé. Un monopole quasi-général sur toutes les activités économiques. La corruption deviens plus visible et plus tolérée. La justice toujours téléguidée mais cette fois avec subtilité et intelligence. On emprisonne pas, mais on vous dépouille de tes économies et on t'humilie, le tout expliqué aux nuls que nous sommes en traditions démocratiques universelles par un ministre ancien apôtre du prolétariat et de la justeice sociale. La TVM ne passe plus que des spots de propagande électorale et d'incitation aux MRE de l'europe et de l'amérique (jamais ceux des autres continents) à revenir et faire profiter les caisses du Makhzen économique : le tout payé par le contribuable.

La dictature a changé de peau. Elle est plus efficace et moins voyante. En 2007, le pouvoir a changé de cap à 180 degrés. Journalistes emprisonnés. Enfants de 9 mois séquestrés, séniors de 72 ans enfermés au nom d'une "justice" au service du Makhzen et manifestement anti-peuple.

Pour tout celà, je ne voterai pas et je ne me tairai plus. Et je mets fin à mes illusions d'imbécile heureux.